1991 BRUN C91 JUDD
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Châssis C91-001, modèle unique au monde développé par l'équipe Suisse Repsol Brun Motorsport
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Moteur Judd V8 3,5 litres, châssis, carrosserie et freins en carbone
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Seulement 3 propriétaires, conservée 25 ans par son précédent propriétaire
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Vainqueur des Dix Mille Tours du Castellet 2023
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Entièrement restaurée par Scott Sport - Prête à courir
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Eligible aux événements les plus prestigieux : Dubai GP Revival, Group C Racing, Daytona Classic 24 Hour, Rolex Monterey Motorsports Reunion & Le Mans Classic
Marque
BRUN
Modèle
C91
Année
1991
Numéro de châssis
C91-001
Châssis
CARBONE
Carrosserie
CARBONE
Moteur
JUDD V8 3,5 LITRES
Puissance
640 HP @ 11 700 t/min
Boite de vitesse
BRUN - HEWLAND 6 VITESSES
Poids
760 KG
ELIGIBILITE
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
LE MANS CLASSIC
GROUP C RACING
DUBAI GP REVIVAL
SEBRING CLASSIC 12 HOUR by HSR
DAYTONA CLASSIC 24 HOUR by HSR
ROLEX MONTEREY MOTORSPOSTS REUNION
Quand Walter Brun devenait constructeur
Un prototype unique présenté au Mans
Au début des années 90, après une période faste et de belles victoires avec Porsche, le pilote et directeur d’équipe Walter Brun est face à un dilemme. Se résigner à abandonner le sport-automobile car les équipes privées ne sont plus les bienvenues, ou devenir constructeur de ses propres autos. Opiniâtre, le Suisse lance la construction de la C91-Judd. Une auto née d’une volonté privée alors que les usines dominaient les courses. Fabriquée à un seul exemplaire, Ascott Collection est fier de proposer à la vente cette Brun C91 unique qui a FAIT récemment un retour gagnant en Group C Racing by Peter Auto.
1991, année charnière pour le Group C
L’année 1991 marqua une période pleine de changements dans le monde de l’endurance, avec la disparition programmée des Groupe C – encore tolérées en 1991 – au profit des voitures dotées d’une motorisation 3,5 litres comme en F1. Le nouveau règlement banni les moteurs à Turbo et les moteurs rotatifs au profit de moteurs atmosphériques dont la cylindrée maximum est donc de 3,5 litres. Le nombre de cylindres est libre. Coté châssis, pas de changement de dimensions. En revanche le poids minimum est fortement revu en baisse de 900 kg à 750 kg. Le recours à la fibre de carbone est généralisé…
Alors que soufflait le vent de la nouveauté, la Brun C91-Judd était présentée dans le cadre des 24 Heures du Mans 1991 : Walter Brun est venu lever le voile sur son prototype, directement sur le circuit mythique. Le vendredi de la grande semaine mancelle, il présenta sa création lui-même… lui qui, le mercredi, célébrait les débuts en compétition de la Porsche 962C n°17 (châssis #177), la toute dernière du genre assemblée à Weissach. Ambassadeur de la marque Porsche et fidèle représentant de celle-ci dans les années 80, Brun tournait donc le dos à la maison allemande pour tenter l’aventure avec sa propre voiture.
Après tout, Walter Brun n’avait pas vraiment le choix. Porsche s’intéressant à son propre projet en F1 ne voulait pas développer de moteur 3,5 litres pour la compétition client. Les 962C recevaient en 1991 une pénalité de poids et n’allaient plus être compétitives. Lui qui avait largement modifié des châssis de 962 - jusqu’à en vendre à des équipes privées - connaissait bien les limites de la voiture. L’objectif de poids de 750 kg était impossible en partant d’une 962… Alors, le Suisse construira son propre prototype. Une aubaine pour lui que de devenir constructeur en endurance. Il sortait en effet de trois saisons infructueuses en F1 (clôturées fin 1990) et possédait donc tous les bons contacts pour trouver un moteur adapté à la nouvelle réglementation voulue par la FIA.
La genèse de la Brun C91-Judd
C’est à Basingstoke, au sein du bureau d'ingénierie Brun Technics installé en 1989 pour son engagement en Formule 1 que Walter Brun gère le développement de la Brun C91-Judd. En 1989, il avait alors l’ambitieux programme de s’engager en parallèle en F1 et en endurance, et visait pour 1991 la création d’une monoplace et d’un prototype (la C91 donc) avec à bord un moteur 12 cylindres en V à 70° appelé Neotech. 48 soupapes, 640 ch, 12 400 tr/min, le moteur est censé être l’organe commun entre les deux, mais ne sera finalement jamais greffé ni dans la F1 ni dans le prototype. Pourtant, des essais menés en 1990 avec une Porsche 962C impressionnent. Mais le financement ne vient pas. Seat est un temps évoqué pour participer au projet, sans succès.
Le travail mené par Brun Technics semble bien avancer malgré ce revers au sujet du moteur. En décembre 1990, 75% du travail est déjà terminé selon le principal intéressé. Des essais en soufflerie avec une voiture à l’échelle 1/3 – au MIRA Technology Park – ont notamment permis de valider le dessin.
L’équipe de Steve Ridgers, John Iley et Hayden Burvill qui se charge de dessiner la C91 prévoit dans un premier temps de la place pour ce 12 cylindres, ce qui explique le dessin particulier notamment avec l’intégration de la suspension arrière. Tout est pensé pour apporter un maximum de rigidité et supporter le fameux bloc. Poste de pilotage haut, arrière long, imposant aileron similaire à celui de la Jaguar XJR-14, la C91-Judd est une voiture moderne et fine. Elle occupe une petite équipe et devient le projet unique de Walter Brun alors que la F1 est abandonnée fin 1990.
Le moteur Judd V8 dérivé de celui vu en F1 sur la Leyton House CG901 et utilisé par Walter Brun en F1 sera finalement installé… avec la possibilité laissée à d’éventuels futurs clients d’installer un autre bloc. L’équipe positionne par exemple le radiateur d’eau à l’avant, ce qui libère de la place pour le refroidissement des radiateurs d’huile sur les flancs. Surtout, c’est un choix technique pour pouvoir loger un moteur Porsche turbo à l’arrière, et les échangeurs sur le côté. Juste au cas où des clients américains voudraient faire ce choix technique. Côté boite de vitesses, Brun développe ses carters mais les pièces internes proviennent de Hewland.
Advanced Composites est chargé de construire la coque en fibre de carbone tandis que la carrosserie est développée par Comtec. Yokohama se charge de la partie pneumatiques, le manufacturier étant déjà le partenaire de Walter Brun en endurance. Jantes BBS, freins Brembo et amortisseurs Bilstein. Bref, uniquement des fournisseurs de premier plan ! L’assemblage est réalisé à Stans, capitale du canton de Nidwald en Suisse et lieu de résidence de Walter Brun.
Des débuts prometteurs...
L’ambition de Walter Brun avec son projet C91-Judd est simple. Il sait qu’il ne peut pas se battre d’emblée avec les meilleures équipes et rivaliser avec les usines officielles est impossible. En revanche, comme a su le faire Peter Sauber avec Mercedes, Walter Brun veut se faire remarquer par un constructeur et devenir son équipe support.
Au Nürburgring, les débuts sont timides. Oscar Larrauri et Gregor Foitek ont la charge de qualifier la C91-Judd. En 1’29’’872, ils sont seulement 16e sur 21 concurrents. A 10 secondes de la Jaguar XJR-14, la voiture a encore besoin de mise au point… rien d’anormal sachant que la concurrence est rude. Des problèmes techniques ne permettront pas à l’équipe de prendre le départ de la course.
Les vrais débuts en compétition se font en France, à Magny-Cours. 8e en qualification avec un temps de 1’27’’722 à seulement 1,5 secondes de la Mercedes C291 d’un certain Michael Schumacher ! Oscar Larrauri ne bouclera que quatre tours en course avant que l’huile de la C91-Judd ne se répande sur la piste. Abandon. Les manches de Mexico et d’Autopolis (Japon) se solderont par des abandons en course.
A Mexico, c’est le démarreur qui pose problème lors d’un arrêt aux stands. Abandon après 31 tours prometteurs. En performance pure, avec un chrono de 1’26’’304, la C91-Judd tourne dans des temps comparables à certaines Porsche 962C, et à la Mazda 767B.
Au Japon, elle se qualifie en 1,32 985, à seulement 1,1 secondes de la Mercedes C291 de JL Schlesser et de J. Mass et à 2,5 secondes de celle de M. Schumacher et de K. Wendlinger qui remporteront l’épreuve… La performance est là mais pas encore la fiabilité.
Acheminer les voitures à Mexico, puis au Japon coûte cher. Walter Brun l’a fait car il croit en son projet et se donne toutes les chances de réussir. Cette première saison trop courte a permis de développer la voiture qui a gagné en performance mais la fiabilité n’est pas au rendez-vous. Walter Brun est confiant pour la suite mais malheureusement, tout va s’arrêter brusquement… Repsol, principal sponsor de l’écurie. La C91-Judd ne peut pas être développée et reste au garage. Ce sera la fin de sa bref carrière.
Un retour gagnant en courses historiques avec deux victoires à l'issue d'une restauration complète
Walter Brun a fabriqué un seul exemplaire de la Brun C91 qui porte donc le numéro de châssis C91-001. Son précédent propriétaire l'a acquise directement auprès de Walter Brun en mars 1994 et a participé à des démonstrations à Sebring et à Daytona.
En 2021, la Brun C91 fut acquise par le propriétaire actuel et importée de la cote ouest des Etats-Unis en Angleterre où elle a été confiée à Scott Sport afin d'être entièrement restaurée. A l'issue d'un travail de plusieurs mois, la Brun C91 a repris la piste à Spa Classic 2023. La mise au point de la voiture a été peaufinée par Alex Müller et elle fut ensuite engagée aux Dix Mille Tours du Castellet où elle a remporté les deux courses du Group C réalisant un temps exceptionnel de 1' 4770".
Ascott Collection est fier de proposer cette Brun C91 à la vente car c'est une occasion unique de posséder une superbe voiture développée pour le Sportscar World Championship de 1991. En ce début des années 90, les voitures de ce championnat étaient de véritables Formule 1 carrossées dotées d'un aileron arrière à double plan, si caractéristique des voitures de cette période. La Brun C91 offre à son prochain propriétaire un cocktail unique: grâce à sa motorisation, c'est une voiture facile à entretenir et par ailleurs cette Brun est très exclusive compte tenu de sa rareté et de ses performante.